Morning Panoramas : un sacré point de vue sur l’histoire de Paris.

Morning Panoramas est un lieu chargé d'histoire dont les racines remontent au début du XVIIIe siècle. Ce lieu au patrimoine unique est intimement lié à l'histoire de Paris, en particulier à l'ensemble urbain niché entre le boulevard Montmartre au nord, la rue Saint-Marc au sud, la rue Montmartre à l'est et la rue Vivienne à l'ouest. Les transformations architecturales qu’a pu connaître l’édifice au fil des siècles témoignent des profondes métamorphoses de tout un quartier.

1706 

Un hôtel particulier édifié face au “grand cours”

L’histoire du lieu est initiée par Thomas de Rivié (1653-1732), fils d’un maréchal-ferrant de l’Aveyron, qui s’est enrichi grâce à la fourniture de chevaux pour l’armée. 

En 1706, Rivié confie à l’architecte Pierre Cailleteau, la construction d’un hôtel particulier. La demeure est somptueuse. Sur la cour, le logis en pierre de taille est centré sur un étroit avant-corps d’une seule travée. Il est encadré d’ailes en retour sur la cour, aux toitures indépendantes. L’entrée principale se trouve au 10 rue Saint Marc. Le jardin s’étend jusqu’au Grand Cours -  actuels Grands Boulevards - lieu de promenade incontournable des Parisiens.

A peine achevé, l’hôtel est revendu en 1710, Rivié étant contraint de résider à Versailles pour ses activités. Le nouveau propriétaire est Nicolas Desmarets (1648-1721), contrôleur général des Finances sous Louis XIV, marquis de Maillebois et neveu du grand Colbert.

1723 

Un haut lieu de savoir avec les Montmorency-Luxembourg

Suite au décès de Desmarets, l’hôtel est vendu à Charles Frédéric de Montmorency-Luxembourg en 1723, duc et Maréchal de France. La famille sera propriétaire des lieux de 1723 à 1789. 

Le duc fait agrandir l’hôtel. L’architecte Antoine-Matthieu Le Carpentier (1709-1773) réalise une aile sur le jardin et un kiosque chinois. L'hôtel devient un lieu de savoir et d'érudition où se rencontrent des philosophes comme Jean-Jacques Rousseau placé sous la protection des Montmorency-Luxembourg, mais aussi Voltaire qui cite l’hôtel dans ses écrits.

1789 

Une bibliothèque particulière sous la Révolution

Sous la Révolution Française, le lieu est saisi comme bien d'émigré, puis vendu comme bien national. Il servira alors de dépôt aux livres confisqués. Près de 100 000 livres y seront stockés. Parmi eux, des ouvrages confisqués aux congrégations religieuses et aux aristocrates émigrés.

1799 

La percée du passage des Panoramas

En 1798, l’hôtel est vendu à William Thayer, un armateur américain. L’année suivante, le nouveau propriétaire et sa femme Henriette - née Beck - font construire le passage des Panoramas à travers les jardins de l'hôtel pour relier la rue saint marc au boulevard Montmartre. L'ancien portail monumental de l'hôtel situé rue Saint-Marc, devient l’entrée sud, ouverte au public. 

De part et d'autre du passage, dans le jardin, le couple fait édifier deux rotondes de 14 mètres de diamètre sur 7 mètres de hauteur. Chaque volume accueille la nouvelle installation de l’artiste Robert Barker : une peinture à 360° à contempler depuis une plate-forme centrale. Ces attractions donneront leur nom au passage des Panoramas.

1807 

Les Variétés s’implantent dans les jardins

Le théâtre des Variétés doit sa création à Mademoiselle Montansier. Déjà propriétaire d'un théâtre à Versailles, elle s'installe à Paris sous la Révolution pour prendre possession d’un théâtre sous les arcades du Palais-Royal qu'elle rebaptise Variétés

Le 1er janvier 1807, un décret ordonne l'évacuation de sa troupe dont le succès porte ombrage à la Comédie-Française voisine. La même année, Montansier demande à l’architecte Jacques Cellerier de construire le théâtre des Variétés dans ce qui reste des jardins de l'ancien hôtel de Montmorency-Luxembourg. 

Le 24 juin, le Tout-Paris assiste à la première représentation du Panorama de Momus, un vaudeville de Marc-Antoine Désaugiers qui connaîtra un franc succès.

1810 

Le cercle du duc de Chartres

De 1810 à 1842, le fils du roi Louis Philippe 1er - le duc de Chartres - installe son cercle particulier dans les salons de l’hôtel. Des personnalités comme Alexandre Dumas et George Sand font partie des invités. Au décès du Duc de Chartres, le premier étage de l’hôtel devient le Café de l’Europe.

1834 

Un coup de Grisart, dans tout le quartier

En 1829, Achille Pène, propriétaire d'une partie du terrain, fait prolonger la rue Vivienne jusqu'aux grands boulevards en amputant une partie de l'hôtel. Les rotondes du panorama sont démolies en 1831 et une vaste opération immobilière est conduite par l'architecte Jean-Louis Victor Grisart. 

En 1834, il dessine les galeries Feydeau, Montmartre, Saint-Marc et des Variétés, reliées au passage des Panoramas. L’hôtel de Montmorency-Luxembourg est encore amputé mais Grisart épargne une partie de l’aile ouest. Au n°36 de la rue Vivienne, un entresol est créé et la façade est entièrement rhabillée mais on identifie bien les hautes fenêtres qui correspondent au premier étage de l’hôtel d’origine. Édification de certains immeubles adjacents, rue Vivienne. 

1868

L’académie Julian ouvre ses portes aux artistes  

En 1866, le peintre Rodolphe Julian acquiert l’hôtel pour en faire son atelier. L’année suivante, il y installe la première école privée de peinture et de sculpture. L’académie est novatrice. Ouverte aux femmes, ses professeurs sont parmi les artistes les plus célèbres du moment.

Un siècle durant, l’Académie Julian (qui deviendra École supérieure d’arts graphiques Penninghen en 1968) va former de très nombreux artistes parmi lesquels Derain, Matisse, Léger, Arp, Duchamp, Bazaine, Dubuffet, Lartigue, Majorelle ou Mucha.

En 1906, le Cercle Central des Lettres et des Arts y tient ses réunions.

1929

Certains vestiges de l’hôtel et le porche d’entrée situé rue Saint Marc sont démolis. L'architecte Henri Sauvage y construit un grand immeuble de bureaux et d'habitations. A l'instar des frères Perret, Sauvage tire profit des possibilités offertes par le béton, notamment pour la réalisation des bow-windows caractéristiques de la façade. 

2015

Après avoir servi de locaux pour la société Publicis Groupe depuis la fin des années 1980, les lieux sont repris en 2015 par un collectionneur. De nombreux travaux d'embellissement sont alors réalisés, notamment par un travail à la feuille d'or, avec la présence marquée de filets dorés sur les murs et les portes, du style XVIIIe siècle (la décoration antérieure ayant été réalisée à la bronzine).

2024

L'équipe Morning - experte en aménagement d'espaces - investit l'hôtel particulier. Le numéro 36 de la rue Vivienne abrite désormais Morning Panoramas, un espace dédié aux événements d'entreprises. Cet écrin exceptionnel, pas moins de 6 salons privatisables de 430m² pour une capacité d'accueil de 10 à 250 personnes.

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